Régie du bâtiment du Québec

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Chapitre Bâtiment du Code de construction

Sol argileux

Au Québec, les sols argileux se trouvent dans les parties les plus habitées du territoire, notamment dans la vallée du Saint-Laurent, la vallée de l’Outaouais et la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean. La construction d’une maison sur un sol argileux est une pratique courante. Cependant, puisque les sols argileux peuvent être fortement compressibles, il est important de prendre les précautions nécessaires pour limiter les risques d’affaissement des fondations. Si vous devez construire dans un endroit où le sol est argileux, prenez toutes les précautions afin de limiter le risque d’affaissement des fondations. Voici quelques rubriques qui vous permettront d’en savoir plus :

Caractéristiques des sols argileux

Les sols argileux comprennent les limons (ou silts) et les argiles, qui sont par définition des sols à grains fins dont plus de 50 % du poids sec est constitué de particules de grosseur inférieure à 0,075 mm. Leur consistance peut varier de très molle à dure. Ces sols sont caractérisés par des teneurs en eau habituellement élevées, ce qui les rend généralement compressibles, indépendamment de leur consistance. Ils sont également sensibles au gel et peuvent subir des variations de volume lors de modifications climatiques comme en période de sécheresse. La plupart des maisons québécoises sont construites avec un soubassement. Les fondations sont ainsi protégées du gel. Les problèmes de tassement sont habituellement négligeables, car la charge transmise au sol par la maison est amplement compensée par l’enlèvement des sols au droit du soubassement. Toutefois, les fondations construites sur des sols argileux de faible consistance ou sur des sols organiques ou remblayés – de même que les charges concentrées comme celles d’une cheminée en maçonnerie ou d’une fondation constituée seulement d’une dalle de béton construite en surface du sol (comme pour les garages) – doivent toujours faire l’objet d’une attention spéciale. Il est donc nécessaire de vérifier les conditions du sol au moment de la construction et de prendre les mesures appropriées pour éviter ou limiter les dommages structuraux qui risquent de se produire.

Faites faire une reconnaissance de sol par un expert

Les sols argileux, de par leurs propriétés, peuvent avoir une faible capacité portante. Il est capital d’évaluer correctement les pressions auxquelles ils peuvent résister pour assurer le transfert efficace des charges d’un bâtiment sur lesdits sols et prévenir les effets de tassement possibles.

Voici une règle simple qui vous incitera à la prudence

Si l’argile non remaniée de la paroi d’une tranchée témoin cède facilement sous la pression du pouce, vous êtes en présence d’argile molle.
Par précaution, il vous est recommandé de consulter un spécialiste en géotechnique (ou en laboratoire de sol). Il déterminera la capacité portante du sol et émettra les recommandations requises pour bien calculer la dimension des fondations.

Tenez compte des caractéristiques du sol pour concevoir correctement les semelles de fondation

Les argiles fermes (sol qui s’enfonce de plusieurs centimètres à la pression du pouce avec un effort modéré) représentent déjà des cas graves, où il est plus prudent de faire calculer les fondations par un expert. En deçà de cette capacité portante, des semelles de fondations particulières (épaisseur et/ou largeur de semelles plus importantes) doivent être prévues pour assurer le transfert efficace de toutes les charges d’un bâtiment. Dans certains cas, des barres d’acier d’armature seront aussi requises pour assurer la solidité des semelles et de la fondation. On évite ainsi les bris pouvant être causés par les déformations de terrain. Parfois, il est impossible de réaliser des fondations conventionnelles et il faut recourir à des coussins structuraux ou à des fondations profondes, par exemple, en utilisant des pieux. La largeur et l’épaisseur des semelles de fondations dépendent du poids du bâtiment et de la nature du sol. L’armature est également cruciale dans une fondation, au même titre que la qualité du béton. Ne négligez aucun détail : votre vigilance est l’assurance d’une bonne fondation et un gage de la durabilité du bâtiment.

Minimisez les travaux de remblayage

Les travaux de remblai autour d’un bâtiment ont aussi leur importance pour sa stabilité. Si le sol est de faible capacité portante, il faut éviter de créer des rehaussements importants près du bâtiment, car ils créent des pressions additionnelles sur le sol. Ils peuvent causer des tassements et conduire à un affaissement des fondations.

Exécutez soigneusement les travaux de fondation

Il est primordial de ne pas remanier le fond des excavations pour ne pas altérer sa capacité portante. De plus, il faut procéder immédiatement à la coulée des semelles de fondation. Il importe d’assurer un contact uniforme entre le bâtiment et le sol, afin de minimiser les mouvements de la fondation. Dans l’impossibilité de procéder immédiatement à la mise en place des semelles de fondation, il est recommandé de couler un lit de béton aussitôt après l’excavation. Cela empêche l’altération du sol par le piétinement, les mauvaises conditions météorologiques ou d’autres causes. Dans le cas des dalles de béton en surface, il est préférable de couler la dalle sur un coussin de support fait de sable ou de gravier bien compacté, et d’au moins 300 mm d’épaisseur. Il faut également isoler la dalle afin de la protéger du gel. Si la fondation est sujette au gel, comme c’est le cas de la dalle de béton en surface du sol, il est nécessaire de prendre des mesures de protection adéquates.

Respectez les distances prescrites si vous devez construire au sommet d’un talus

Les talus argileux peuvent subir des glissements d’origine naturelle sous l’effet de l’érosion ou lors d’une forte pluie. La situation peut également être aggravée par de mauvaises pratiques, comme du remblayage au sommet d’un talus, une concentration d’eau vers la pente, une charge comme celles d’un bâtiment ou d’une piscine hors terre, des excavations au pied des talus, etc. Il est nécessaire de respecter les règlements de la municipalité pour construire dans les zones exposées aux glissements de terrain. De plus, il faut éviter toute intervention ou pratique qui altérerait la stabilité initiale des pentes.

Considérez l’aménagement paysager afin de réduire l’évaporation

Il est indiqué de prévoir des aménagements de terrain qui n’influencent pas la teneur en eau du sol. La plantation de certaines espèces d’arbres influence la teneur en eau des sols et peut occasionner le rehaussement ou la contraction de l’argile. La situation pourrait s’aggraver s’il advenait une période de sécheresse plus longue que la normale. Il est parfois recommandé de réaliser un trottoir ou d’installer une géomembrane anti-évaporation de 1,5 mètre de largeur en périphérie de la maison.

Optez pour des mesures simples

Il vaut mieux prévenir les risques d’affaissement des fondations si l’on doit construire en un endroit où le sol est argileux, pour ne pas être aux prises avec des problèmes de stabilisation. Parmi ces mesures :
  • des fondations un peu plus profondes et plus épaisses
  • l’utilisation d’armatures
  • la maîtrise des eaux de surface un peu plus loin de la fondation
  • la mise en place d’une géomembrane périphérique pour limiter l’évaporation
  • le respect d’une distance minimale entre la maison et les arbres.

Vos recours

Les recours diffèrent selon votre situation.

Si vous êtes couvert par le Plan de garantie des bâtiments résidentiels neufs

Nous vous recommandons de vérifier sans tarder les protections et les indemnités auxquelles vous pourriez avoir droit et de prendre connaissance des procédures de réclamation prévues au Plan de garantie des bâtiments résidentiels neufs. La Régie du bâtiment du Québec (RBQ) vous rappelle que le respect des délais est extrêmement important pour faire valoir vos droits.

Si vous n’êtes plus (ou pas) couvert par le Plan de garantie des bâtiments résidentiels neufs

La garantie offerte par le plan expire 5 années après la réception de votre maison ou de votre copropriété. Si votre maison ou votre copropriété a été construite il y a plus de 5 années, elle n’est donc plus couverte par le plan de garantie des bâtiments résidentiels neufs. Si vous tentez de faire une réclamation auprès de l’administrateur du plan, il est probable que celui-ci rende une décision basée sur le fait que la garantie est expirée. Bien que cette décision puisse être contestée en arbitrage , vous pouvez aussi consulter un conseiller juridique pour examiner si un recours est souhaitable, incluant la possibilité de recourir aux tribunaux civils.
La première version du texte a été publiée dans un bulletin Info-RBQ (2222-07) en avril 2006. Les informations que vous trouvez dans cette page ont ensuite été mises à jour en fonction des modifications réglementaires ou administratives.

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